vendredi 22 janvier 2016



  Les Indicibles petites meringues de Cthulhu




     Cette nuit, une lune gibbeuse lorgne les montagnes de son œil pâle et inamical. Un air froid, tel le souffle de quelque enfer glaciaire, s’écartèle à travers les branches griffues et décharnées des arbres étiques qui tapissent les pentes de la vallée de Mandailles, dans ces bois séculaires et secrets que pas la lame d’une hache n’a effleurés et où, depuis des temps immémoriaux, sommeillent d’effroyables secrets...

     Dans la petite ville d’Aurillac, livrée aux ténèbres et à ses indicibles mystères, il n’est pas un bruit pour égratigner de son écho l’obscurité de tombe. Même les chats, à cette heure maudite, sont rentrés se terrer dans leurs abris... Eux, mieux que les hommes, savent qu’il est de noire heures où des portes s’ouvrent sur des abîme stygiens de démence cosmiques que les êtres de ce monde ne peuvent côtoyer qu’au péril de leur corps... et de leurs âmes.

     Pourtant, dans la nuit immense, des silhouettes hagardes et échevelée sortent de chez elle, tels de grotesque pantins, leur yeux vides et exorbités braqués sur le néant, pour se tourner toutes vers la même direction... 

     Alors, leurs visages blafards levés vers l’immensité hostile du ciel, elles se mettent à psalmodier, d’une seule voix, ces odieuses vocalises que jamais gorge d’homme, ni d’aucune créature vivante à la surface de cette Terre, ne devrait prononcer... Ces sons plus anciens que la vie elle-même, ces sons blasphématoires que prononçaient déjà, en de noirs éons, les anciens maîtres de cette terre, sous les étoiles complices : 



      « Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn."



     Et ce faisant, de lever leur main droite dans laquelle ils étreignent une odieuse petite meringue verte, vous entendez inspecteur ? Verte comme lui, l’effroyable rejeton d’un enfer oublié ! Lui, le gluant, le glauque, qui attend en rêvant dans sa cité sous-marine de R’lyeh, que les étoiles soient de nouveau propices, comme cette nuit, et que ses nouveaux serviteurs croquent les effroyables pâtisseries pour se métamorphoser, devenir ses esclaves servants et conquérir le monde pour lui...

     Mais... Mais que faites-vous inspecteur ? Pourquoi cette chemise qui s’attache dans le dos ? Je ne suis pas fou, inspecteur ! Je l’ai vu de mes yeux vu ! Les petites meringues ! Les immondes petites meringues ! C’est grâce à elles qu’il va conquérir le monde... Ça a déjà commencé ! Il faut les arrêter inspecteur ! Il faut les arrêter ! Les étoiles sont alignées ! Les meringues ! Les effroyables meringues...



     La fin de cet affligeant témoignage est trop décousu pour qu’on le retranscrive ici...



     Hé ! Hé ! Voilà une entrée en matière tournée à la manière de Tonton Lovecraft, avec un max d’adjectifs et de mots qu’on n’emploie pas tous les jours comme « Gibbeuse » ou « indicible ».... 

     Pour ceux qui ne connaitraient pas Toton Lovecraft, sachez qu’il s’agit d’un des écrivains de littérature fantastique américain les plus notables du XXème siècle dont l’œuvre influença (et influence encore) un nombre d’auteurs de romans, de bandes-dessinées, de films, de jeux de société ou de jeux vidéo impressionnants. Le plus ironique est qu’il ne rencontra le succès qu’après sa mort.

     Sa plus grande création, et celle qui marqua le plus les esprits, fut celle de toute une mythologie sinistre partant du principe que des créatures effroyables, avant l’aube des temps, les Grands Ancien, auraient vécu sur Terre jusqu’à ce que les étoiles leurs soient devenues néfastes et qu’elles fussent enfermées dans des tombes profondes, sous les mers de ce mondes, ou dans des étoiles éloignées... Mais elles ne sont pas mortes, seulement endormies, et envoient des rêves à leurs adorateurs, car un jour les étoiles seront de nouveau alignées, et leur cité engloutie surgira du fond des mers et le Grand Cthulhu (le plus terrible d’entre eux, géant immonde et verdâtre au corps gélatineux, à la tête de poulpe et aux ailes de dragon, oui ça fait beaucoup pour un seul mais il est comme ça Cthulhu) reprendra possession de ce monde pour répandre sur les hommes folie et désolation...

     Réjouissant non ? Oui, Tonton Lovecraft avait vraiment un grain. 

     Mais il n’avait pas pensé à tout... Et oui, car, si le Grand Cthulhu voulait répandre son influence sur le monde, et en particulier sur la France... C’est par la gastronomie, qu’il fallait passer.

     D’où l’idée des... Meringues innommables de Cthulhu.


     Allons Monsieur Yeti, rassemblez vos poils et tenez-vous mieux, tenez-vous bien, car je vous sens fébrile. Vous avez faim... Et vous, mes Galufrots, vous vous dites : « Mais quand va-t-il s’arrêter de dégoiser pour se mettre à cuisiner... »

    Et bien soit... Cuisinons ! Cuisinons le sort indicible de l’humanité. Hua !! Hua ! Hua ! Hua ! (Rire effroyable).

Allons, Mademoiselle Ylang Ylang, vous dont les charmes de l’orient cachent, je le sais, une âme empoisonnée, telle la tubéreuse mortelle sous ses pétales trompeurs, approchez donc et aidez-moi à trier les ingrédients :



          Les ignobles Ingrédients :



     4 abjects blancs d’œufs.

     250 gr d’abominable sucre blafard

     1 pincée de sel de Kadath
(Kadath est une cité maudite perdue dans le désert)

     Quelques gouttes d’effroyable arôme de pistache.

     9 gouttes d’odieux colorant alimentaire jaune.

     2 gouttes de douteux colorant alimentaire bleu.



     Allons, vous Monsieur Yeti, et vous Miss Ylang Ylang, oui, même vous, misérable brelot, oui, vous, Mister Peanuts, venez avec moi, fidèles cultistes, et préparons l’instrument du retour de notre Maître !

     Prenons d’abords quatre œufs de poules sélectionnées par nos soins... Non, Monsieur Yeti, il est interdit de les plumer ! Elles sont le produit d’effroyables sélections génétiques remontant au temps où des grands sauriens dominaient le monde et ou les poules avaient des dents ! Et séparez une fois encore les jaunes des blancs ! Non ! Non Monsieur Yeti, ne jonglez pas !!! Vous venez de détruire le produit de 1000000 générations de poules sélectionnées... Imbécile hirsute que vous êtes ! Je devrais vous donner en pâture aux immondes chiens de Tindalos qui hantent les angles du temps ! Mais j’ai encore trop besoin de vous.

     Allons Miss Ylang Ylang, je ne peux compter que sur vos doigts agiles. Percez donc délicatement de vos ongles rouge de chine ces coquilles grumeleuses et séparez les déliquescentes substances l’une de l’autre... Enfin, versez les quatre blancs dans un grand saladier...

Et maintenant, vous notre empoisonneuse émérite, usez de vos talents pour verser dans cette substance translucide et gélatineuse, ces quelques gouttes de d’effroyable arôme de pistache... Ah ! Ah ! Ah ! Ainsi ils ne sentiront pas les investir la subtile essence de R’lyeh qui prendra possession de leur âme...

     Continuez donc en ajoutant à cette préparation les 9 gouttes de cet odieux colorant alimentaire jaune et les deux de douteux colorant alimentaire bleu qui procureront à notre insidieuse mixture cette couleur venimeuse et glauque qui est celle de notre Seigneur Cthulhu (que béni soient ses nombreux tentacules).

     Et attention, mademoiselle Ylang Ylang, de ne point vous versez dessus de ces filtres redoutables... cela pourrait flétrir votre beauté (et surtout celle de vos vêtements).
     


     Une fois achevée cette funeste préparation, et alors que se diffuse la vénéneuse présence de notre Maître, rajoutez-y donc une pincée de sel...

     Ensuite, laissez la place à Monsieur Yeti, car c’est de force et de vigueur que nous aurons besoin maintenant (si vous ne disposez pas d’un Monsieur Yeti, un batteur électrique fera l’affaire même si c’est moins Lovecraftien).

     Allons Monsieur Yeti ! Touillez ! Touillez ferme pour la gloire de notre Seigneur Cthulhu ! (prononcer Kthoulhou. Non c’est vrai quoi ! Faut pas faire n’importe quoi, un peu de sérieux que diantre, il pourrait se fâcher).

     Ah non ! Monsieur Yeti Battez moins fort ! Il ne va rien rester dans le bol mais tout sur vos poils ! Je vous avertis, si cous continuez, imbécile hyperpileux, je vous livre en pâture à des shoggots affamés (dans le jargon lovecraftien, le shoggoth est une sorte de gros tas de morve noire, plus ou moins conscient et très affamé, capable de ses transformer à volonté et de générer des yeux, des bouches, des tentacules, des bras... Très pratique quand on n’a pas de couteau suisse mais un peu salissant, et il faut le nourrir souvent...)
     Bon ça va, nous avons réussi à en sauver un peu, et nos blancs ont pris une bonne consistance, ils sont bien solides et bien verts... mais je vous ai l’œil !

     Grand Cthulhu ! Tu m’as donné les pires cultistes de la création... Pourquoi ! Pourquoi...

     Mais restez ici, Monsieur Yeti, espèce de mutant à poil laineux ! Nous n’en avons pas fini, car il va falloir, maintenant, intégrer, petit à petit, l’abominable sucre à votre blanc devenus vert... 

     Monsieurs Peanuts ! Approchez donc, rejeton dégénéré de quelques étreinte douteuse. Et pendant que notre pithécanthrope albinos continue de touiller, versez doucement et progressivement notre sucre blafard dans notre préparation... 

     Voilà... Il vit ! Il vit ! On peut presque déjà l’entendre respirer....

    


 Une fois le sucre intégré à la recette ne... Non ! Monsieur Yeti, non, ne dévorez pas l’indicible substance ! Elle n’est pas pour vous, vous qui avait servi les Mi-Go (sorte de champignons à forme de homards venus de la planète pluton, qu’ils nomment Yuggoth, les Mi-Go ont la détestable habitude, ou un curieux sens de l’humour, qui consiste à prélever les cerveaux humain pour les enfermer dans des cylindres où ils les conservent et peuvent les faire parler. Leur principale base sur terre aurait été le sinistre plateau de Leng que Lovecraft situe quelque part en Himalaya, ou en antarctique. Quand on vous disait que Tonton Lovecraft avait un grain.)

     Mademoiselle Ylang Ylang, réglez-moi donc, de vos doigts délicats, ce four sur 120° (ou thermostat 4)

     Maintenant, vous Monsieur Peanuts, oui vous, pathétique avorton d’union contre-nature, prenez un grand plat de métal ou même le lèchefrites du four. Découpez donc deux feuilles de papier cuisson et recouvrez-en le fond, puis, sans vous arrêter pour penser (vous n’avez pas été mis au monde pour ça), prenez deux grandes cuillères et prélevez des morceaux de votre verdâtre préparation et disposez les sur le papier en leur ménageant quelques espaces, car ils vont un peu se déployer, se développer... prendre forme et vie.

     Non ! Non ! Malheureux, ne les dévorez-pas même si vous en mourrez d’envie et qu’ils sont sucré et parfumé... Il faut les cuire !

     Enfournez les donc pour une heure... Une heure sera bien suffisant pour que nos innommables meringues deviennent irrésistible, avec une croûte craquante et trompeuse, mais dessous, le moelleux indicible de notre Seigneur Cthulhu qui se répandra en eux et les colonisera tout entier, en fera nos serviteurs dévoués ! Ah ! Ah ! Ah !Ah ! (nouveau rire démoniaque allant en s’éloignant).

     Maintenant, ne nous reste plus qu’à attendre... Attendre que nos graines d’apocalypse tentaculaires aient fini de chauffer en lisant un bon livre ou une bonne bande-dessinée... Par exemple : « Tellucidar » de Jean-Luc Marcastel ou bien « Le sanctuaire d’Halicarnasse » de Lionel Marty, ou encore « Le livre de Piik » de Cécile Brosseau... Ces trois terribles cultites tout dévoués à notre grand Cthulhu.... Mais chut !

     Ah ! Une heure est écoulée, et je sens ! Oui ! Je sens ce parfum doux, sucré, trompeur et cette fragrance subtile, sous-jacente, celle de la pistache, ce petit fruit vert... Vert comme notre Seigneur Chtulhu (gloire à ses nombreux tentacules).

     Allons Miss Ylang Ylang, notre fleur empoisonnée, revêtez votre plus belle robe pour les accueillir comme il se doit, et retirez du four ces immondes petits fragments verts de notre seigneur Chtulhu (louée soit son abjecte verditude) que nous laisserons refroidir et durcir avant de les recueillir... Regardez ! Ils bougent déjà ! Quand ils les mangeront, la croûte délicate se brisera, et leurs dents s’enfonceront dans le moelleux final, qui s’infiltrera en eux et le fera à la semblance de notre Maître... Alors ils s’envoleront de leurs ailes membraneuses et se lanceront à leur tour à la conquête de ce monde... et R’lyeh la verte sortira de sa tombe fangeuse et notre Seigneur Cthulhu (béni soit sa poulpitude !) régnera à nouveau sur ce pitoyable globe de terre... 

     Allons Miss Ylang Ylang ! Allons, prenez donc ces magnifique petit fragments de cauchemar dont je vois déjà s’agiter quelques petits tentacules, et portez les en présent à nos ignobles voisins, venant de vous, ils ne pourront nous les refuser... Hin ! Hin ! Hin !

     Nous entamerons dès demain la phase de production industrielle.

     Aujourd’hui Aurillac, demain....



     Laï ! Laï Cthulhu Ftagn !







samedi 16 janvier 2016

  La recette de la galette des rois façon Louis et Jean-Luc.

(Pour la petite histoire, il faut dire que mon fils, Louis, grand cacaologue, cacophile et  cacaovore devant l’éternel, adore faire des gâteaux. Cette recette de galette au chocolat est donc la sienne, à laquelle je me suis permis d’apporter ma petite touche personnelle en rajoutant l’orange et un peu de rhum... On ne se refait pas...)

Mais tout d’abord, avant la nourriture du ventre, celle de l’esprit...

Ah la galette ! L’épiphanie... Qui, de nous tous, n’a pas des souvenirs de galettes des Rois chez Mamie, ou chacun d’entre nous, même les plus républicains,  espérait être le roi ou la reine du jour. N’êtes-vous pas passés sous la table pour annoncer les noms des convives, quand on demandait « Et  cette part c’est pour qui ? ». Généralement c’était toujours le plus petit qui s’y collait et comme j’ai grandi vite, j’y ai échappé très tôt. Chez ma grand-mère à moi, nous mangions une couronne, spécialité Limousine, pas une galette à la frangipane, mais une chose était sûre, elle était truffée de fèves. Il devait y avoir plus de fèves que de convives, pour éviter qu’un seul des enfants présents n’ait la sienne et éviter les disputes et les déconvenues. Elle était comme ça ma grand-mère... Des fois je me suis même retrouvé avec deux fèves dans le même morceau, heureusement,  à l’époque, elles étaient en plastique, ou nous y aurions laissé quelques dents.

Mais connaissez-vous l’origine de la galette, mécréant que vous êtes ? Vous savez, bien sûr, même les plus païens d’entre vous, que l’épiphanie fête, dans la religion chrétienne, la venue des Rois Mages en Galilée pour offrir des présents (l’or, la Myrrhe et l’encens) à Jésus et le reconnaître comme le Messie.

Ce que vous ne savez peut être pas, c’est que cette coutume recouvre une tradition plus ancienne (comme beaucoup de nos traditions et de nos fêtes religieuse d’ailleurs) celles des Saturnales, une fête dévouée, comme son nom l’indique, dans la Rome antique, à Saturne, du 17 au 24 décembre, pendant le solstice d’hiver. Dans chaque familia (la famille romaine étendue, comprenant les parents la domesticité, les esclaves) on y partageait une galette dans laquelle se trouvait... une fève. Celui qui gagnait la fève devenait, quel que soit son rang d’origine (même esclave) le roi du jour et on comblait ses désirs (une sorte de jour des fous en sommes). On dit même qu’un enfant passait sous la table pour attribuer les morceaux... Comme quoi les traditions ont la vie dure.

Ce n’est pas la seule fête païenne à avoir été recouverte par une fête chrétienne, loin de là, les religions sont ainsi faites que les nouvelles remplacent les anciennes. La fête gauloise de Samonios, par exemple, est devenue Toussaints, celle de Beltaine la Saint Jean...

Mais foin de tout cela, me direz-vous, nous ne sommes pas là pour prendre un cours d’histoire, mais pour faire une bonne galette, et une bonne galufrade, alors qu’attendons-nous ?

Je vous reconnais bien là, Galufres que vous êtes ! Je vous ai compris ! (Comme disait un célèbre grand personnage à casquette) et donc, commençons.

Vous êtes prêt ?

Accrochez-vous à vos spatules, ça démarre !


Ingrédients

Bon alors là, c’est vrai, une fois n’est pas coutume, je sais qu’on peut faire sa pâte feuilletée soi-même, mais honnêtement, à part pour la fierté de l’avoir fait, et aux vues du temps et de l’énergie dépensés, je suis très lâche et j’achète ma pâte feuilletée  toute prête au supermarché de mon quartier. Le Bon Dieu ne m’en voudra pas pour ça (enfin j’espère).

Donc :

Pour la Pâte :

2 pâtes feuilletées prêtes à l’emploi (moi , je prends la pâte feuilletée épaisse « Tablier Blanc » de chez Leclerc mais vous faite comme vous voulez, comme je l’ai déjà dit, je n’ai d’action chez personne).

Pour le fourrage :

70 gr de beurre
70 gr de sucre en poudre.
3 jaunes d’œuf.
50 gr de poudre de noisettes
20 gr de poudre d’amandes
100 gr de chocolat noir pâtissier.
1 cuillère à soupe de Rhum
Le zeste d’une orange non traitée.
La chair d’une orange hachée.

Allez, on se lance.

Tout le monde à ses ustensiles ? Même Monsieur le Yeti, là, à côté de Mr Peanuts, oui, vous, l’hirsute avec du poil partout ! Bon, alors on peut y aller ?

D’abord munissez-vous d’un saladier (mais si, vous avez ça, même les plus réfractaires  à la salade, on ne peut pas vivre sans ça ! Enfin si, on peut, mais moins bien, même les célibataires endurcis qui ne veulent pas entendre prononcer chez eux le mot « salade »).

 Versez-y le sucre.


Bon jusque-là ça va, vous suivez ? Vous aussi le Yeti ? Bon alors on continue.




Maintenant ça va être un peu plus technique, il va falloir casser deux œufs (Ah non hein ! Ça va pas recommencer maintenant, l’humour gras c’est sympa de temps en temps mais à dose homéopathique)  et séparer les jaunes des.... Blanc... Bon ben là c’est trop tard pour Monsieur Yéti, y peut recommencer.

À part Monsieur Yéti tout le monde sait séparer les jaunes des blancs ? Alors, allez-y. Et n’oubliez pas, seulement les deux premiers, on garde le troisième pour plus tard. Tant pis pour Monsieur peanuts qui a démarré trop vite, il va pouvoir aller chercher un autre œuf).

Fouettez un peu les jaunes (non... Mais non c’est pas ce que vous pensez... et rangez-moi ce fouet et arrêtez de poursuivre Miss Ylang Ylang espèce de grand malade !) et versez-les avec le sucre.


Bon, on y est tous, même Monsieur Yéti a récupéré son retard ? Comment ça grumpf ? Ah ben oui, le jaune, ça colle aux poils... on n’a pas idée aussi, d’être velu à en concurrencer une carpette angora.

Coupez 70 gr de beurre, et tant que vous avez un couteau  à la main, acharnez-vous sur ce pauvre morceau de matière molle et sans défense pour le réduire en petits morceaux que vous intégrez à votre précédente préparation.

Touillez un peu (oui, on touille souvent chez moi, c’est une saine activité de touiller, comme disait le grand sage Kidordîn : « Quand tu touilles, point de bêtise tu ne fais. » ou bien « Si les hommes plus souvent touillaient, moins la guerre ils feraient. »


Ouvrez sauvagement votre sachet de poudre de noisette (pourquoi je dis sauvagement moi ? Non ! Non monsieur Yéti c’était pour plaisanter ! Je... Ah ! Non, la vraiment, c’est dégoûtant, vous en avez plein les poils et en plus, la poudre de noisette, c’est pas donné alors...) et celui de poudre d’amande et versez dans votre précédente préparation 50 gr de la première et 2Ogr de la seconde comme indiqué plus haut.

Tant qu’on y est, prenez votre bouteille de rhum (et non, non, je vous interdis d’en boire maintenant, et puis en plus c’est du rhum de cuisine, on va quand même pas y mettre du Don Papa, du Kraken ou un rhum vieux, faut pas exagérer) et versez-en 1 ou 2 cuillères à soupe dans la préparation.

Maintenant, tournons un peu notre attention vers cette orange qui essaie de se faire oublier.

Alors là c’est le passage cruel... Âmes sensibles, et vous petits enfants, détournez pudiquement les yeux, il est certains spectacles insoutenables qui ne sont pas pour vous.


Choppez l’orange d’une main ferme avant qu’elle ne se doute de ce qui va lui arriver. De l’autre attrapez une râpe fine (genre celles pour râper les fromages à pâte très dure, comme le parmesan, pas celle pour râper le gruyère) et râpez le zeste de l’orange directement dans la préparation. Ignorez ses cris abominables d’écorchée vive (je sais c’est terrible, le cri de l’orange râpée, mais dans la cuisine, il faut s’endurcir... C’est ainsi, les hommes dominent les légumes et les fruits, c’est dans l’ordre des choses. Songez que sur une autre planète, des oranges gastronomes râpent peut être des humains pour améliorer le fourrage de leurs galettes des rois du potager... Rappelez-vous de "La Chose Venue d'un Autre Monde ! ". Alors pas de pitié !


Bon, trêve de délire : Pelez l’orange maintenant débarrassée de son premier manteau pour la mettre à nu (oui là, ça devient un peu chaud, on risque de se faire censurer, faut y aller molo Lionel, pas de string pour l’orange).


Et là, ça vire à la « vendredi 13 » (Oui dans les vendredi 13, film à la morale finalement très conservatrice, dès qu'une fille s’effeuillait un tant soit peu, c'était donc qu'elle avait des mœurs légères et généralement, elle mourait dans les 10 minutes suivantes tuée par l'abominable maniaque).


Munissez-vous d’un couteau bien tranchant et hachez là en tout petits morceaux, presque de la purée d’orange que vous intégrerez à son tour à la préparation.


Et maintenant, devinez... Oui, vous touillez ! Encore !


Ensuite, cassez  100gr de chocolat noir pâtissier dans une casserole et faites le fondre au  bain Marie... (Bon alors, si vous ne savez pas ce qu’est le bain-marie, je renonce et non je ne ferai pas d’humour douteux là-dessus).

Une fois ceci fait (non monsieur Yéti je ne veux même pas voir ce que vous avez fait avec le chocolat, ni si vous ressemblez à un oiseau mazouté. S’il y a un enfer sur cette terre je suis sûr qu’il est peuplé de Yétis touillant du chocolat...) versez donc votre chocolat dans la préparation et touillez une fois encore (on ne s’en lasse pas).



Mais cette fois c’est la dernière.

Une fois que votre préparation est homogène, attention, ça devient très technique... Tiendrez-vous la pression ?

Allumez votre four et préchauffez-le à 200° (thermostat 6-7)

Une fois cette précaution prise, et bien sélectionnez donc un moule à tarte (ou le seul que vous ayez en votre possession) et étalez dessus la première pâte feuilletée en la gardant, bien sûr, dans son papier cuisson dont vous recouvrirez le fond du moule. Assurez-vous aussi que votre pâte remonte bien partout sur les bords (il va valoir fermer).


Ensuite, pour ceux qui, contrairement à certains de ma connaissance, n’ont pas mangé l’appareil tout cru (vous voyez de qui je parle Monsieur le Yéti), vous pouvez l’étaler sur le fond de tarte.



Non ! Non, ne déroulez pas encore la seconde pâte ! Vous avez oublié la fève (ou les fèves, si vous êtes comme ma grand-mère et que vous ne voulez pas faire de jaloux).

Voilà qui est réparé.

Bon, une fois le nombre de fèves désirées enfoncées dans l’appareil, recouvrez le tout avec la seconde pâte, soudez les bords avec vos petits doigts à vous, en faisant un petit bourrelet (j’ai dis petit). Faites quelques jolis dessins sur le dessus... Non ! Lionel non, tu as interdiction de dessiner ce gros monstre pour faire pleurer ton petit frère !

Enfin, la touche finale. Cassez le dernier œuf, séparez une fois de plus le jaune du blanc (vous pouvez garder les blancs dans une coupelle, ça peut servir à faire de délicieuses meringues à la pistache en cinq minutes dont je vous donnerai la recette une autre fois).

Délayez votre dernier jaune d’œuf avec une cuillère à soupe d’eau, et badigeonnez-le sur votre galette  à l’aide d’un pinceau... Et non, pas d’une patte velue c’est dégoûtant !


Après... Eh bien ! Après ne reste plus qu’à mettre au four pour 30 minutes environ. Surveillez néanmoins la cuisson et restez  dans le secteur, on ne sait jamais, les pâtes feuilletées réagissent différemment selon les marques et leur temps de cuisson peut varier.

Maintenant vous n’avez plus qu’à attendre, alors, un bon livre, une bonne bande dessinée vous attendent...  et justement ça tombe bien parce que j’en ai à vous conseiller... « Tellucidar » de Jean-Luc Marcastel aux Editions Scrineo, ou bien « Le Mausolée d’Halicarnasse » de Lionel Marty, aux éditions Delcourt ou encore « Le Livre de Piik » tome 1 de Cécile Brosseau aux éditions Bamboo par exemple ou ... C'était la coupure pub.

Et là, vous allez sentir une délicieuse odeur monter progressivement de votre four et envahir toute votre cuisine, cette odeur de chocolat et d’orange mêlés qui se marient si bien et vous entraînent dans leur ronde... J’en salive d’avance...

Ça y est, c’est terminé !


Ah chouette, ça tombe bien, je commençais à avoir de nouveau faim...

Et cette part, c’est pour qui ?

Pour la Galufre bien sûr !

Mais comme disait le sage Kidordîn : « Bien fou le roi de la galette qui se croit roi du monde ». Des paroles pleines de bon sens que certains de nos politiques devraient ruminer plus souvent.

Alors cette part, elle vient ?

Oh les copains j’ai cinq fèves !



Galufrement vôtre.


Jean-Luc Marcastel.

jeudi 14 janvier 2016

Les petits chaussons à la viande façon indienne



Et quoi de mieux pour commencer ce blog qu’une bonne petite entrée pour nous mettre en appétit, et comme les voyages forment la jeunesse, nous irons de ce pas en Inde...

Ah l’Inde ! Katmandou ! Quand j’étais petit, un de mes tontons était parti vivre là-bas, à la grande époque, et en était revenu avec plein de choses merveilleuses dans ses fontes. J’avais ainsi découvert les kitchissimes cartes postales indiennes, avec paillettes et tout et tout, dont une, qu’il m’avait offert avec Ganesh, le dieu à tête d’éléphant, le dieu de la sagesse, de l’intelligence, de l’éducation et j’en passe... On y expliquait comment son papa, Shiva, un jour de colère, lui trancha la tête (je résume hein) et comment sa Maman, Pârvatî, fort mécontente (ben oui quoi, ça contrarie quand même un peu) exigea qu’il rende la vie à son fils... Il trouva donc un jeune éléphant, lui trancha la tête (oui, à lui aussi) et la posa sur le cou de Ganesh qui revint aussitôt  la vie... Et oui c’est cool d’être un dieu, la greffe de tête c’est très pratique.


Mon Tonton revint aussi avec les fameuses Beedies, les cigarettes indiennes, et leur odeur inimitable que j’ai encore dans les narines, ainsi qu’un masque de démon népalais que j’ai encore à mon mur, des encens et des épices aux odeurs mystérieuses qui me parlaient d’ailleurs...

Mon autre contact avec l’Inde, c’était les films que me montrait mon Papa, "Gunga Din", ou "Les Trois lanciers du Bengale" où de méchants thugs adorateurs de Khâlî menaçaient, bien sûr, les gentils héros britanniques...

Après, plus tard, bien plus tard, j’ai découvert les films de Bollywood et là... quel régal !

Peut-être est-ce pour cela que j’aime tellement la cuisine indienne... en tout cas, j’en fais très régulièrement, dont cette petite recette qui est en fait un mélange de plusieurs recettes indiennes à ma façon.



Mais Voyons :

Pour la pâte : (oui ce genre de pâte, pas celle du Galoup).

     500 gr de Farine tout ce qu’il y a de plus basique.
1 bonne pincée de sel
20 cl d’eau.
10 cl d’huile d’olive
1 jaune d’œuf.

Pour la farce :

400gr de bœuf haché (bon là, je perds déjà tous mes amis et lecteurs végétariens. Ceci étant on peut aussi mettre du mouton, ou votre belle-mère, votre conjoint ou conjointe si vous avez envie de vous en débarrasser ni vu  ni connu et que vous vous appelez Sweeney Todd)
1 demi-bol de petits pois (je les préfère congelés ou frais, mais si vous n’en avez qu’en boîte...).
Huile d’olive
1 oignon
2 échalotes
1 demi piment vert haché très fin.
1 demi bol de cacahuètes concassées (ou de noix de cajou si vous préférez).
Quelques feuilles de coriandre hachée (soit achetées fraîches et hachées par vos soins soit achetées chez picard déjà hachées, je suis pas bégueule)
La chair d’une grosse tomate (ou de deux normales).
Sel.
Poivre.
Curry Garam Massala et tikka massala (ou curry générique de chez Ducros ou ailleurs)
Une petite cuillère de graines de cumin.

Bon, vous êtes prêts ?


On y va?

Allez-suivez-quoi !

Sortez une bonne poêle genre « poêle des familles », celle qu’on a tous au fond du placard, versez-y un filet d’huile d’olive et faites le chauffer à feu assez vif. 

     Pendant qu’il chauffe, attrapez votre bœuf haché (comment ça il est encore sur pattes ? Ah ben là, c’est pas mon problème, débrouillez-vous, coincez-le, prélevez-lui un morceau et hachez-le vous-même) et versez-le dans l’huile.

Salez, poivrez et saupoudrez de curry (en ce qui me concerne, j’ai mélangé trois currys différents jusqu’à obtenir le goût que je souhaitais, c’est à convenance, vous pouvez n’en utiliser qu’un) et faites bien cuire votre viande.

Une fois qu’elle est bien cuite, prenez une assiette et réservez là.

Arrêtez malheureux ! Ne jetez pas l’huile et ne lavez pas la poêle. Ouf ! On l’a échappé belle !

Hachez l’oignon, les échalotes et le piment vert (méfiez-vous avec le piment vert et surtout ne vous touchez pas les yeux, les lèvres, etc. même après avoir lavé vos mains à l’eau et même une demi-heure plus tard vous risqueriez d’avoir de fort mauvaises surprises... d’ailleurs ça me rappelle une blague qu’on faisait quand j’étais gosse, au réfectoire, en frottant au piment le bord des verres des copains... Effet garanti. Tu t’en souviens Lionel ?).

Et tant qu’on y est concassez les cacahuètes (oui oh ça va hein ! Arrêtez de rire au dernier rang, vous avez vraiment les idées mal placées !).

Prenez vos tomates et réduisez-les en pulpe, elles l’ont bien cherché (pour ma part je laisse la peau, mais certains, qui la digèrent mal, préfèrent l’enlever, c’est affaire de goût ou de confort gastrique).

Et maintenant, allons-y :

Faites revenir l’oignon (vous l’aviez pas vu s’esbigner ?), les échalotes et le piment dans la poêle ou vous avez fait cuire votre viande (j’espère que  vous l’aviez pas lavée, ça aurait été dommage de perdre tout ce délicieux jus de viande au curry). Une fois que l’oignon et les échalotes sont bien transparents, rajoutez-y la viande, puis les petits pois, puis les tomates en purée, les cacahuètes (ou noix de cajou) et les graines de cumin.

C’est bon vous suivez tous, oui, vous aussi au fond, le type des cacahuètes ? Tiens je vais vous appeler Mister Peanuts ça vous apprendra.

Faites mijoter tout ça à feu doux en remuant de temps en temps une petite dizaine de minutes. Goûtez et rajoutez du curry si besoin,  à votre convenance (moi j’aime bien relevé, et je n’hésite pas à forcer un peu sur le piment, mais ça, c’est mon goût à moi et je me méfie parce qu’après je suis le seul à pouvoir en manger). Vers la fin, rajoutez les feuilles de coriandre hachées.

Sentez-moi ça ? Ça met pas l’eau à la bouche, ça ? Elle est pas bonne la tambouille à Tonton Galoup ?

Une fois les dix minutes écoulées, retirez la poêle du feu (ou de l’induction, ou du dragon si c’est lui qui chauffe, enfin on se comprend).

Il est temps de s’occuper de la pâte.


Dans un saladier, versez les 500gr de farine, creusez au centre un petit trou et ajoutez-y le sel, l’huile d’olive et l’eau... Et après, devinez... Eh oui il va falloir, comme on dit, mettre les mains à la pâte... et pétrir.

Bon Mister Peanuts arrêtez de pleurer ! Je vous avais prévenu avec le piment vert, voilà. Ah ben ça c’est malin ! Et oui ça chauffe. (D’ailleurs, le saviez-vous, il y a une échelle pour mesurer les piments, elle se nomme échelle de Scoville. Elle monte pour l’instant de 0 à 2 millions à peu près. Et si vous vous demandez comment on mesure la force d’un piment et bien c’est fonction de la concentration en capsaïcine (un composé chimique de la famille des alcaloïdes) ce qui fait qu’un piment vous brûle.
Pour vous donner une petite idée, voiçi quelques exemples:

Le Paprika c’est 100-150
Le piment d’Espelette 1500 – 2500
Le piment oiseau c’est 30 000 – 60 000
Le piment habanero (antillais) c’est 100 000 – 350 000 (je fais avec une super sauce dont je vous donnerai un jour la recette)

Le plus fort que j'ai goûté, un piment indien, le Buth Jolokia, monte à plus de 1 359 000 (j’ai essayé une fois sur un bout de cure-dent, et je vous jure, je ne crains pas les piments, mais là, c’est vraiment du feu) et enfin le Trinidad Scorpion qui est je crois, pour l’instant, un des plus fort du monde et qui monte à 1 463 700 sur l’échelle). Je vais me commander, sur Sauce-piquante.fr, une sauce au Buth Jolokia ou une au Trinidad Scorpion... Je vous en dirai des nouvelles.)




Vous avez vu ? Sur le blog des Galufres, on apprend des choses. Vous pourrez vous la péter auprès des copains et des copines.

Bon pour les autres...

Malaxez donc tout ça jusqu’à obtenir une pâte homogène, lisse et bien souple et laissez reposer 45 minutes sous un linge.

Je ne sais pas moi... allez donc lire un bon livre ! Un "Galoup", Un "Simulacre", Un "Enfants d’Erebus" ou mon tout dernier à paraître chez Scrineo : "Tellucidar" ! Ou une bonne bande dessinée, « Le rêve de Jérusalem » de mon ami Lionel Marty, ou une de celle de Cécile Brosseau. Comment ça, c’est la pub subliminale ? Mais pas du tout !

Ou alors allez boire un coup, y’a pas une petite bouteille ouverte par là ?

Après, attrapez votre rouleau à pâtisserie, ou, pour les plus prolétaires d’entre vous ou les étudiants (je suis passé par là moi aussi) leur vieille bouteille de vin, et étendez la pâte sur un plan de travail légèrement fariné (quand je dis « plan de travail » c’est des effets de manche pour désigner votre table de cuisine, enfin moi en tout cas c’est là que je cuisine, mais « plan de travail » ça fait tout de suite plus « pro » vous trouvez pas).

Étirez-la bien, qu’elle soit assez fine, mais pas trop quand même (oui je sais c’est pas précis, précis, mais bon, j’allais pas mesurer à la règle non plus).

Alors pour ceux qui ont des tables en bois ou en matériaux un peu « collant » je préconise d’étendre la pâte sur un papier sulfurisé, ça évite qu’elle reste accrochée à la table et des crises de nerfs... (je suis pour la paix des ménages).

Une fois que vous l’avez bien étendue, il y a deux solutions. Soit vous êtes comme moi et vous avez un jour craqué, chez Lidl, sur les petits machins à fabriquer les chaussons (vous avez pas remarqué, on trouve toujours un truc ou un bidule chez Lidl. On se retrouve dehors avec le cafouillazibule à la main et on se demande soudain quelle idée saugrenue nous est passée par la tête d’acheter ça...  Et plus fort encore, il arrive même parfois qu’on en ait l’utilité. Incroyable non ?).

(D'ailleurs en ce moment j'ai vu des bacs entier de ces petits machin à 3 euros chez Giffi.)

Si vous avez pas, tant pis, découpez des cercles de 10 centimètres de diamètre environ (prenez une sous tasse par exemple, de la bonne dimension, posez-le sur la pâte et coupez autour (moi c’est comme ça que je faisais quand j’avais pas encore trouvé le truc de la mort qui tue à prix misérable chez Lidl. Ils sont forts ces Allemands. Vous allez juste acheter des pommes, et vous revenez avec un bidule que vous saviez pas, le matin même, que ça existait, mais, qui, soudain, quand vous l’avez vu dans les bacs, vous a paru indispensable).

Après, et ben c’est tout simple :

Mettez votre four à chauffer à thermostat 6 (ou 180°) et sur chaleur tournante si vous avez.
Sortez une grande plaque et couvrez-la de papier cuisson.

Formez les chaussons en prélevant une bonne cuillère de votre appareil et en le déposant dans votre cercle de pâtes (donc pas jusqu’au bord) repliez le cercle et soudez les bords avec les doigts. (Avec les doigts j’ai dit pas une lampe à souder !)

Posez-les sur la plaque.

Quand vous avez terminé, munissez-vous d’un petit bol, cassez votre œuf (ah non ! Ça va pas recommencer au fond !) séparez le jaune du blanc. Conservez le jaune dans le bol, ajoutez-y une cuillérée d’eau, touillez avec une fourchette, puis, à l’aide d’un pinceau (oui, oui, un pinceau, la cuisine et la peinture ont beaucoup plus en commun qu’on le croit, la preuve on trouve des croûtes dans l’une et dans l’autre) badigeonnez artistiquement vos petits chaussons (j’insiste, artistiquement, que le geste soit aérien et léger, presque une chorégraphie).

Bon alors je vous le dis tout de suite, le jaune d’œuf ne va pas changer foncièrement le goût de vos chaussons, mais leur conférera un aspect luisant, lustré et appétissant du plus bel effet.

Eh bien maintenant, il ne vous reste plus qu’à enfourner... Pour le temps de cuisson, je dirai une vingtaine de minutes, mais c’est pas précis, précis, ça dépend de votre four. Le temps de cuisson, c’est un peu « a bisto de nas » comme on dit chez moi (traduisez « à  vue de pif »). Quand vos chaussons ont une belle couleur dorée et luisante comme il faut, arrêtez-les avant qu’ils ne soient trop cuits. Testez quand même la pâte avec un couteau pour voir si elle est cuite, et sortez du four.

Vous pouvez les servir tout de suite, ou bien les garder de côté et les faire réchauffer avant de les servir accompagnés d’une salade (si, si, une salade, c’est vert et c’est très bon ).

Régalez-vous bien !

Galufrement votre !

Jean-Luc Marcastel











La Galufre :






Alors je vous arrête tout de suite. La Galufre, contrairement à ce que vous pensez (si, si, je vous connais)  n’est pas un loup garou, ou alors une sorte particulière de loup garou, un galoup gourmet qui apprécie la bonne bouffe et les bons plats servis dans une ambiance douillette de camaraderie et d’amitié.

La Galufre est donc un bon vivant épicurien et distingué qui aime les repas et les soirées entre amis, les mets raffinés, mais pas que, car, comme le disait Desproges : «  On n’est pas fait pour le raffinement, enfin pas tous les jours, que les plus fins mozartiens qui n’ont jamais vibré aux accents de la musique militaire me jettent la première pierre »  et les petits plats sans façon, la cuisine exotique autant que celle du terroir.

Rendons à césar ce qui est à César, le nom de « Galufre » me fut donné par mon ami Ménéas Marphil, auteur de Abracadascar aux éditions du Diable Vauvert. Un soir que je venais manger chez lui (nous nous rendons souvent la politesse, car nous partageons une même passion pour les bonnes bouffes entre potes et les rhums arrangés) il nous appela, moi et mon fils, Louis, car nous clappions bien de la gueule : les Galufres... Nos repas prirent donc depuis le nom de « Galufrades ».

Comme vous le savez peut être, je suis l’auteur (entre autres) d’une série de romans intitulés « Louis le Galoup » à la fin desquels je m’étais toqué de mettre (allez savoir pourquoi ?) des recettes bien de chez nous racontées à ma manière.

Mes lecteurs apprécièrent tellement mes recettes et la façon dont elles étaient racontées que depuis ils me tannent pour que j’en fasse un livre...

Or figurez-vous que l’autre jour, suite à la mise en ligne d’une de mes recettes sur facebook, nous commençons à parler cuisine avec mon vieil ami et frère de cœur (nous étions ensemble au lycée) Lionel Marty, auteur de Bande dessinée bien connu, et son amie Cécile Brosseau, elle aussi auteure de Bande dessinée, aussi doués l’un que l’autre, fins gourmets et galufres eux aussi à leurs heures...

Et là, ni une, ni deux, nous décidons de mettre nos énergies en commun pour créer ce blog... le blog des Galufres où nous unirons nos talents pour vous raconter et illustrer de manière rigolote de chouettes recettes à faire entre amis pour passer des soirées pleines de convivialité et de chaleur (d’ailleurs pour ça faudra que je vous donne ma recette de pâte de piment à la mangue, pour mettre de la chaleur, je vous garantis qu’elle est imbattable, histoire de faire changer vos copains de couleur)...
Voilà donc pour vous de l’humour de la joie, de la gastronomie et de chouettes dessins.
Soyez les bienvenus dans le blog des Galufres !


Et dites, vous avez pas un peu faim vous, moi j’ai les crocs... On va voir ce qu’il y a au frigo ?